Design graphique et illustration : Delphine Boeschlin
Etudes Acoustiques - Olivier Labbé et Emmanuel Lalande
Diffusion sur le site Les presses du réel : https://www.lespressesdureel.com/ouvrage.php?id=8752&menu=0&fbclid=IwAR2OJjZShk3x2p6Za7JVNy7kecVTeBLdhvfFok-8QhjH6eeUrvYLA_DcIfo
"Zébrées de griffures soudaines et chargées d'une indubitable tension, ces "Etudes Acoustiques" composées à quatre mains délimitent également la géographie d'un espace ponctué d'accidents volontaires et la dramaturgie d'un temps suspendu à la verticale du présent. Musique concrète et abstraction sonore… Plus Duchamp que Kandinsky !" Joel Pagier nov.2012
"Emmanuel Lalande et Olivier Labbé, issus du collectif Piednu basé au Havre, ont été invités par les architectes de l'agence Ateliers 6,24 pour concevoir un projet d'installation sonore. Sont également nées de ce travail ces études acoustiques, sons captés dans divers environnements et traités en studio.
D'une durée relativement courte, les études forment de curieux microcosmes, souvent proches de l'abstraction mais ou le monde tangible n'est jamais bien loin, avec parfois des sons urbains plus ou moins reconnaissables, une faune à la fois étrange et familière (volatiles et animaux marins), de temps à autre une ambiance portuaire ... Ces sortes de tableaux vivants se déploient sur une multitude de plans, de dimensions distinctes.
Le dernier morceau se distingue du reste de l'album non seulement par sa longueur, mais aussi par une utilisation plus importante de sons environnementaux. Il est intitulé Tour d'horizon, ce qui bien évidemment renvoie à la question du paysage sonore dans son intégralité; mais c'est aussi me semble t'il, un tour d'horizon des différentes expérimentations réalisées dans les précédentes études. Comme si ces dernières avaient servi à construire une ossature, et que la création prenait véritablement chair dans cette dernière séquence. Plusieurs espaces émergent et se superposent dans ce panorama ou le quotidien côtoie les catastrophes." Yann Leblanc . Revue et Corrigée N°95 Mars 2013 .
"Proposer 12 Etudes - Acoustique dissout d'emblée tout débat entre classicisme poussiéreux et modernité factice, impose le pari de placer l'auditeur sur une double trajectoire sans lui imposer le grand-écart : - musique instrumentale passant par Chopin, Liszt, Scriabine, Debussy, Villa-Lobos, Ligeti, toujours prolongée par certains compositeurs d'aujourd'hui, - musique électroacoustique, revisitant parfois l'histoire, mais se portant alors plus volontiers sur des formes libres - prélude, poème symphonique - que sur l'étude, trop précisément focalisée sur son unique objet, Les onze premières études, concises, vivantes, libres, obstinées, ouvrent en une courte durée des temps relatifs, hors comptage linéaire, des espaces larges et pleins, soutenus - études obligent - par un attachement résolu au sujet, une constante rigueur et une grande virtuosité, loin de celle - délibérément mise au service de la bravoure, de l'héroïsme, de la transcendance - que le genre impose, mais proche de celle préconisée par Fautrier, qui nourrit la fulgurance du geste artistique en toute inconscience. La douxième, long prélude au silenzioso subito qui clôt l'album comme une belle révérence tirée à Cage, nous laisse avec lui, totalement transportés, dans le faux silence de sa chambre anéchoïque, rythmé par les battements des cœurs, tendu par les sons aïgus des systèmes nerveux. Bien plus qu'un voyage sonore, Labbé et Lalande nous proposent un « usage du son d'un monde » où se côtoient l'humanité de L'usage du monde, la grâce bouleversante de L'actus tragicus, la fougue de L'océan, les signes précurseurs de Nuage gris, l'inspiration du « rythme éternel » de La mer, l'élégance d'Arc en ciel…, et toutes les tensions, tous les flux et battements d'un univers maritime et portuaire ; une recréation du son de notre ville, où la beauté simple, dénudée, sans flatterie ni tourment, résolument ancrée dans l'histoire et postée à la proue de l'art contemporain, révèle une modernité qui relègue nombre d'oeuvres électroacoustiques talentueusement et minutieusement sculptées au rang d'exercice de style. Inclassable mais immédiatement familier, à ranger tout près, sur l'étagère des enregistrements simplement magnifiques". Jean-Paul Buisson Le Havre Juillet 2012