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"L’exposition "INTERSTICES" propose un temps d’écoute de compositions de musiques électroacoustiques en relation avec une série de 27 peintures sur papier carbone. Pulsations, tempo, durées, rythmes, cycles, impulsions et accidents interviennent autant dans la formation d’un univers sonore que dans les images peintes. Macrocosme intimiste d’ou émergent des formes : disque, cercle, point, tâche, nuée - autant de figures avec lesquelles l’observation à la lunette astronomique ou au microscope nous ont familiarisés. L’ensemble donne à voir et à entendre différents temps et mouvements faits de régulations et de dispersions, de continuités et de discontinuités, de répétitions et de renouvellements.

 

Le minimalisme caractérise le travail d’Olivier Labbé. Spectre limité de couleurs qui joue souvent sur le contraste entre deux dominantes : blanc / noir. Le hasard intervient avec l’usage d’un support - une feuille de carbone qui réagit sur le moyen terme au dépôt de fines gouttes de peinture blanche. Les oeuvres ainsi bougent un peu, elles travaillent comme le bois en fonction des différences de température et des taux d’humidité, ne serait-ce que parce que l’absorption du carbone par la peinture se fait par étapes.

 

La mise en oeuvre est pour lui l’essentiel. Exercice de patience, discipline : le geste est important et modeste en ce qu’il se rapproche, dans son aspect répétitif de points déposés minutieusement sur une feuille de carbone, de l’automatisme routinier de l’art de tisser ou de l’antique filage.

 

Temps de création et création d’un temps spécifique où les points font monde, nuées, spectre, destin de la matière - le plus souvent autour d’une ligne qui ondule. Géométrie secrète de la création qui contribue à produire un monde harmonieux et quasiment musical. Il s’agit d’interroger un peu à la manière des atomistes de l’antiquité, ce qui se fait entendre dans le plein des points et le vide de l’espace, aussi dans l’inscription de la matière molle qui se figeant, laisse trace toujours réactive face à l’absorption continue du réceptacle carbonisé.

 

Qu’est ce qui se donne à voir dans le son et le silence, la vibration et son retentissement, la nappe sonore et son écho ? Qu’est ce qui fait monde ? Qu’est ce qu’une cosmogonie ? »

 

Didier Guillomet

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EXPO INTERSTICES 2018

Vidéo réalisée par Clotilde Audellent pour la présentation de l’exposition INTERSTICES  (octobre-novembre 2018) à l’occasion de l’inauguration de la galerie

La Parenthèse à la Maison de l’Etudiant  - crédit : "Université Le Havre Normandie - DIRAC"

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